Photographie et édition
En 1610, un procès à lieu à Zugarramurdi, un village du pays-basque espagnol. L’Inquisition accusa 31 habitants du village de sorcellerie, dont la majorité des femmes ; 11 personnes furent envoyées au bûcher… Un juge est envoyé au Pays-Basque au XVIIème siècle, afin d’en chasser les sorcières. Dans cette région riche en traditions et mythologies, les femmes connaissent la médecine des plantes, elles sont sages femmes et pratiquent des rites païens.
Sorgin signifie sorcière en basque mais aussi « faire naître ». Les savoirs ancestraux qu’elles se transmettent sont jugés comme occultes par l’Inquisition, qui recherchait dans les maisons des traces de bouquets secs suspendus, la présence de chaudrons…Les accusés étaient ensuite interrogés, torturés, et enfin, si ils refusaient de reconnaître leurs activités « sataniques », brûlés vifs.
Dans le village de Zugarramurdi, il y a des grottes, une cavité rocheuse immense dans la forêt, dans laquelle était notamment célébré le solstice d’été. Y était fêté la nature et le feu. Ces rites étaient clandestins car s’opposant à l’Eglise, les participants y chantaient et y dansaient dans un état de transe. Afin de se rapprocher des dieux il était courant de s’administrer des plantes hallucinogènes : les sollanacées. L’Inquisition accuse alors les femmes de célébrer le sabbat (akelarre en basque) devant cette grotte. L’ « Akelarre » : Lande du bouc, représenterait le pré devant la grotte où le bouc deviendrait le diable pendant le sabbat. L'Inquisition supposait que durant le sabbat, les sorcières s’unissaient charnellement avec le diable, maudissaient les récoltes, célébraient des messes sataniques tout en dansant et chantant.